Résumé:
Thème fondamental chez Georges Bernanos, la joie est
le titre d'un de ses plus grands livres, son troisième
roman, couronné par le prix Femina en décembre
1929. L'action se déroule dans le château normand
de M de Clergerie, historien médiocre, obsédé
d'ambitions académiques, dont la carrière est
devenue toute sa vie. Autour de lui, sa mère et son
dérisoire trousseau de clés, murée dans le
mensonge ; Fiodor, le chauffeur russe destructeur,
étrangement sensible au mysticisme ; Fernande, la
cuisinière ; François, le valet. Et au milieu
d'eux, Chantal de Clergerie, jeune fille radieusement belle,
don permanent d'elle-même, toute pureté,
fraîcheur et joie. Elle devra faire face à des
personnages redoutables : La Pérouse, le psychiatre
"forceur de secrets", et surtout Cénabre, le prêtre
sans foi. Tous les personnages de La Joie, hormis Chantal et
Fernande, sont des adultes qui ont perdu leur enfance,
c'est-à-dire leur vérité. Leurs rêves
d'enfant, un jour, ont été déçus et
humiliés. Blessé par cette "déception
fondamentale", chacun s'est aliéné à
soi-même, englué dans son mensonge propre, victime
plus ou moins aveugle de l'Imposteur, Prince de ce monde. Georges Bernanos (1888-1948), homme de foi et de passion,
chrétien de combat et solidaire des pauvres,
anticonformiste et polémiste, débute dans le
journalisme en collaborant à L'Action Française. Il
rompt toutefois avec Maurras dès 1932, allant
jusqu'à critiquer âprement nombre de principes
qu'il avait jusque-là défendu et se rapprochant
entre autres de Mauriac et Malraux. A son retour des
tranchées en 1918, il devient inspecteur d'assurances.
Son premier roman, Sous le soleil de Satan, publié le 18
mars 1926 (il a alors 38 ans), remporte un succès
considérable qui le convainc de se consacrer
exclusivement à l'écriture. S'attaquant au
conformisme bourgeois au nom de ses convictions catholiques,
s'affirmant " ni de gauche ni de droite " et ne se rangeant
dans aucun parti, le romancier du " réalisme surnaturel
" et des conflits intérieurs est surtout l'ennemi de
toutes les veuleries qui diminuent l'homme et de toutes les
tyrannies qui l'écrasent. Bernanos s'installe aux
Baléares en 1934, où il écrit son second
chef-d'oeuvre, Journal d'un curé de campagne. Lorsque la
guerre civile espagnole éclate, écrivain
témoin de son temps, il ne tarde pas à prendre le
parti des victimes dans le violent pamphlet antifranquiste
Les Grands Cimetières sous la lune (1938), pourfendant
avec véhémence la compromission du clergé.
Face à la montée des fascismes, il quitte ensuite
l'Europe pour s'installer au Paraguay (un rêve
d'enfance), puis au Brésil, où il entreprend
l'élevage de buffles. Il y passera la guerre en
défendant sans cesse la cause de son pays
déchiré et devenant l'un des plus grands animateurs
spirituels de la Résistance française. En juillet
1945, Bernanos rentre en France où il meurt trois ans
plus tard. Son oeuvre romanesque est constamment
rééditée.Présentation de l'éditeur
Biographie de l'auteur